RE2020 : ce qui change pour les installations électriques neuves

Ventilation, domotique, réseaux, sécurité : tout ce qu’il faut anticiper pour réussir une installation électrique dans un bâtiment neuf conforme aux normes.
Homme faisant la mesure de la tension du câble

Depuis son entrée en vigueur, la RE2020 redessine les contours de la construction neuve. Si ses objectifs environnementaux sont clairs, ses conséquences concrètes sur les installations électriques sont encore peu discutées. Pourtant, elles sont multiples. Matériaux, cheminement, dimensionnement : tout est concerné. Focus sur les changements essentiels à intégrer dès la phase de conception.

Confort estival et efficacité énergétique : des installations électriques sollicitées

Avec la RE2020, l’objectif est de construire des bâtiments plus sobres, plus confortables l’été, et moins énergivores. Cela implique des choix de conception qui influencent directement l’installation électrique : orientation du bâti, inertie thermique, gestion des apports solaires et ventilation performante.

 

Ventilation et pilotage intelligent

Les systèmes de ventilation, comme les VMC double flux, deviennent incontournables pour assurer la qualité de l’air intérieur tout en limitant les déperditions. Ces dispositifs nécessitent une alimentation dédiée et souvent un pilotage intégré via la domotique.

 

Réduction des consommations passives

L'intégration de capteurs, de variateurs et d'équipements intelligents permet d'optimiser la consommation en fonction de l’usage réel. Le câblage doit donc anticiper l’implantation de ces dispositifs et permettre leur évolutivité.

RE2020 et multiplication des équipements : vers une densification des réseaux électriques

Les bâtiments RE2020 accueillent de plus en plus d’équipements connectés : gestion de l’éclairage, des ouvrants, de la température, mais aussi infrastructures de recharge pour véhicules électriques. En résulte une nécessité d’avoir davantage de réseaux électriques, et donc des gaines adaptées. Et le choix de ces dernières n’est pas à négliger : car plus d’installations électriques signifient aussi plus de risque d’incendie.

 

Un besoin accru en réseaux structurés

Chaque nouvel équipement intégré à un bâtiment RE2020, qu’il s’agisse d’une borne de recharge pour véhicule électrique, d’un système de pilotage d’éclairage ou d’un dispositif de gestion de l’énergie, nécessite son propre circuit. Cela implique une organisation plus fine des réseaux, avec une séparation entre courants forts et faibles, et une prise en compte accrue des règles de sécurité. Le recours à une armoire de communication dédiée, ainsi qu'à une documentation rigoureuse des circuits, devient indispensable pour assurer la lisibilité et la maintenabilité des installations.

 

Des gaines plus nombreuses et mieux dimensionnées

La densité accrue des circuits impose une multiplication des chemins de câbles, ainsi qu’un soin particulier apporté au choix des gaines. Il s’agit non seulement d’assurer un passage fluide des conducteurs, mais aussi de préserver l’intégrité de l’enveloppe isolante. Les gaines doivent offrir une résistance mécanique suffisante, être compatibles avec les dispositifs d’étanchéité à l’air, et permettre une pose propre et rapide. Un repérage clair et un positionnement stratégique évitent les croisements inutiles et facilitent les interventions de maintenance, tout en garantissant le respect des exigences thermiques et réglementaires propres à la RE2020.

Réglementation RE2020 sur le passage de câbles

L’approche empirique du câblage ne suffit plus. La RE2020 impose des niveaux de perméabilité à l’air très faibles, ce qui implique un soin particulier au cheminement des réseaux.

 

Traitement rigoureux des traversées

Les gaines doivent traverser les parois sans générer de fuites d’air ni compromettre l’intégrité de l’enveloppe isolante. Cela suppose l’usage de dispositifs d’étanchéité certifiés, de fourreaux adaptés au diamètre et à la nature des câbles, ainsi qu’un calepinage précis, validé en amont par le bureau d'études. Il est également recommandé de privilégier des produits éprouvés sur chantier, avec des accessoires compatibles garantissant la continuité de l'étanchéité à l'air.

 

Coordination entre lots dès l’avant-projet

Les contraintes de structure, d’isolation, de ventilation et d’accessibilité impliquent une collaboration étroite entre les lots techniques, dès les phases APS ou APD. L’électricien doit intervenir très tôt pour définir le positionnement optimal des réseaux, en tenant compte des contraintes CVC, de l’agencement intérieur et des éventuelles évolutions futures. Cette coordination permet de limiter les reprises en phase chantier, coûteuses et risquées pour la performance thermique du bâtiment.

Isolation renforcée et étanchéité à l’air : repenser la conception des réseaux

L’amélioration de la performance de l’enveloppe a des effets directs sur les installations électriques. Plus l’isolation est performante, plus il est difficile de modifier les réseaux une fois les travaux lancés.

 

Accessibilité réduite = anticipation renforcée

Les murs très isolés et les planchers techniques minces compliquent les interventions a posteriori. D’où l’importance de tout prévoir à l’avance : cheminement, points de raccordement, réservations.

 

Sécuriser l’exécution et les performances

Une mauvaise exécution peut compromettre l’étanchéité globale du bâtiment. Des tests intermédiaires, comme le test d’infiltrométrie, permettent de valider les choix techniques. La conformité RE2020 ne se joue pas qu’en bureau d’études, elle s’assure aussi sur le terrain.

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