Le système électrique français est une vaste toile constituée de réseaux de différentes natures. On peut ainsi distinguer plusieurs niveaux de complexité, à commencer par le réseau électrique domestique, jusqu'aux grands réseaux de transport. Chacun de ces systèmes obéit à ses propres règles : propriétaire/gestionnaire, très haute à basse tension, normes de sécurité...On fait le point sur les spécificités des différents types de réseaux électriques.
1 - Les réseaux électriques domestiques
Le réseau domestique commence à partir du compteur électrique de l'habitation. Toute l'installation qui se trouve après le compteur appartient au propriétaire du logement. Ce réseau doit néanmoins se conformer à la réglementation et aux normes en vigueur pour la sécurité électrique (protection des câbles électriques, prévention des risques liés aux surtensions…).
Les bâtiments d'habitation sont alimentés en basse tension (BT) avec une puissance pouvant aller de 6kVA à 36 kVA selon la surface et les besoins en électricité du foyer. La conception et l'entretien de ces installations électriques basse tension sont encadrés par la norme NF C 15-100. Ces règles s'appliquent obligatoirement à toutes les installations neuves et rénovées.
Le compteur et l'installation de distribution située en amont sont gérés par Enedis. C’est d'ailleurs le gestionnaire du réseau de distribution de l'électricité qui se charge de son installation. Le compteur se trouve le plus souvent à l'intérieur du logement, mais il peut aussi être installé en bordure de propriété. Cet élément de comptage des consommations n'appartient ni au particulier, ni à Enedis. Il est la propriété de l'État français.
2 - Les réseaux électriques professionnels
Le même principe vaut pour un réseau électrique professionnel, à quelques différences près.
La demande de raccordement est toujours adressée au gestionnaire du réseau de distribution Enedis. En revanche, la puissance de compteur sera sensiblement différente selon la nature des activités exercées dans les locaux.
Dans les bâtiments de bureaux, les besoins sont relativement proches de ceux observés dans le résidentiel (éclairage, chauffage, objets connectés…). Les entrepôts non chauffés et non réfrigérés ne devraient pas non plus enregistrer de consommations supérieures. Dans ces configurations, la norme électrique NF C15-100 suffit pour garantir la sécurité des biens et des personnes.
En revanche, certains sites, notamment dans le secteur de l'industrie, nécessitent une alimentation plus importante pour faire fonctionner leurs équipements. Ces réseaux pros peuvent être raccordés en moyenne tension, voire en haute tension. Dès lors, ils basculent sous la coupe d’autres normes : les normes NF C13-100 et NF C13-200.
Pour les entreprises, on retrouve 3 niveaux de puissances de compteur. Les plus petites entreprises peuvent ne pas dépasser le niveau domestique de 36 kVA. Les structures intermédiaires peuvent se satisfaire d'une puissance située entre 36 kVA et 250 kVA. Pour les sites industriels, les puissances peuvent aller au-delà de 250 kVA.
3 - Les réseaux électriques de distribution moyenne et basse tension
Les différents réseaux électriques domestiques et les PME-PMI sont alimentés grâce au réseau de distribution en basse tension et en moyenne tension. Ces réseaux acheminent l'électricité au consommateur final sur de courtes distances. Le système étant essentiellement centralisé, cette électricité provient des gros sites de production.
Toutefois, ces réseaux de distribution intègrent une part croissante de l'énergie produite localement par les sites exploitant des ressources renouvelables. Environ 80 % de ces nouvelles installations sont désormais raccordées au réseau de distribution. Ce sont ces évolutions et ces ambitions qui nous poussent à développer rapidement les technologies de smart grid, afin de piloter efficacement des réseaux toujours plus complexes.
4 - Le réseau électrique de répartition
Le réseau électrique de répartition est celui qui achemine l'électricité au niveau régional. Il dessert les réseaux de distribution publics et les grands industriels. Ces systèmes assurent par ailleurs la collecte de l’énergie produite par des sites de taille intermédiaire.
À ce niveau, l’électricité est transportée par les lignes haute tension (HTB). Le réseau de répartition est ainsi dimensionné pour assurer l'alimentation en 225 kV, 90 kV et 63 kV. Ces lignes sont pour la plupart aériennes. Si l'enfouissement des câbles sous gaines électriques s’est généralisé sur le réseau de distribution basse tension, il reste à développer sur les lignes hautes et très hautes tensions.
5 - Le réseau de transport de l’électricité
Les lignes très haute tension (HTB2) sont celles qui assurent le « grand transport » de l'électricité à travers tout le territoire. Elles relient les régions de France et font aussi le lien avec les pays voisins. On parle régulièrement des « autoroutes de l'énergie » pour décrire ce système capable de transporter de très grandes quantités d’énergie en 400 kV ou en 225 kV sur de longues distances.
Ces systèmes sont gérés par RTE, le gestionnaire du réseau public de transport de l'électricité en France. Les clients qui traitent directement avec RTE sont les distributeurs (Enedis et les entreprises locales de distribution ELD) et aussi les plus gros producteurs et consommateurs d'électricité du territoire.